CHER MICHEL ONFRAY
Michel Onfray : " Si je pense je deviens végétarien"…
--
Cher Michel Onfray
Je dois dire que je vous aime bien
Votre façon de démonter la bien-pensance
Votre intelligence si vive, fulgurante
Qui n'hésite pas à s'attaquer à des bastions jusque là trop bien défendus
Vos raisonnements si limpides et honnêtes
Bref, je ne vous ferai pas plus rougir
D'autant que, tout de même, quelque chose me chagrine
Jusqu'à me faire douter de ce que je viens de dire
Vous avez ces derniers temps beaucoup parlé et écrit sur le sort que les hommes réservaient aux animaux.
Vous avez clairement dit qu'il était injuste de les manger
Reconnu qu'il était très possible de s'en passer
Reconnu qu'être végétarien n'était pas satisfaisant
Qu'il fallait être végétalien pour approcher un certaine cohérence
Vous écrivez même à propos du véganisme :
"Radical le végan ? Oui, radical. Radical, mais juste, très juste quand on y pense...Car il ne saurait y avoir de bonnes et de mauvaises souffrances : la souffrance du bigorneau vaut celle du grand singe, mais celle du grand singe vaut aussi très exactement celle de l'homme"
Waouh…. Enfin un philosophe se penche sur cette injustice monstrueuse !
Bravo et merci.
--
J'aurais tant aimé terminer ainsi.
Parce que oui, c'est là que ça se gâte.
Vous dites que vous n'êtes pas vegan.
Vous dites que vous n'êtes pas végétalien, ni même végétarien.
Alors là on ne comprend rien !
Votre aveu tombe sous la forme d'une habile formule : "je suis croyant, mais pas pratiquant"
--
Cher Michel, à quoi bon philosopher avec tant de clairvoyance si vous n'êtes pas vous-même capable de passer à l'acte que vous appelez de votre raisonnement ?
Comme vous devez être malheureux de constater votre propre incurie !
Et comme vous portez un coup atroce à cette philosophie que vous défendez, une philosophie de vie, de principes applicables, précisément !
Votre argument final, c'est quoi ?
Vous nous dites que si on arrêtait l'élevage, les animaux redeviendraient sauvages, et seraient donc de nouveaux concurrentiels et dangereux pour l'homme !
J'oscille entre incompréhension et peine.
Je n'ai même pas envie d'argumenter tellement les bras m'en tombent
Finalement, vous êtes semblable aux autres intellectuels au moins sur un point, que je résumerais en une formule :
À l'orée de l'assiette, le cerveau passe la main à l'estomac
Pr Quolibet
--
Article initial : http://www.franceculture.fr/emissions/le-monde-selon-michel-onfray/michel-onfray-si-je-pense-je-deviens-vegetarien
2 avril 2016 Quolibet TRASH NEWS
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.