VINCI Léonard
Léonard de Vinci
(1452 - 1519)
Artiste et savant italien
"Qui n'attache pas de prix à la vie, ne la mérite pas"
(manuscrit de la Bibliothèque de l'Institut de France - I 15r - L. de Vinci)
"L'homme a une grande puissance de parole, en majeure partie vaine et fausse. Les animaux en ont peu, mais ce peu est utile et vrai et mieux vaut une chose petite et certaine, qu'un grand mensonge." (Manuscrit de la Bibliothèque de l'Institut de France - F 96v - L de Vinci)
La faculté de sentir la douleur
"Si la nature a donné aux organismes animés, doués de mouvement, la faculté de sentir la douleur - afin de préserver les membres suceptibles d'être amoindris ou détruits dans l'accomplissement de ces mouvements, - les organismes qui ne se peuvent mouvoir ne risquent donc pas de se heurter à des objets, dès lors les plantes n'ont pas à être sensibles à la douleur; de sorte que si tu les brises, elles ne ressentent pas de souffrance en leurs membres, comme les animaux." (Manuscrit de la Bibliothèque de l'Institut de France - H60 (12)r. L.de Vinci)
On verra sur terre des créatures se combattre sans trêve, avec très grandes pertes et morts fréquentes des deux côtés. Leur malice ne connaîtra point de bornes; dans les immenses forêts du monde, leurs membres sauvages abattront au niveau du sol, un nombre d'arbres considérable. Une fois repus de nourriture, ils voudront assouvir leur désir d'infliger la mort, l'affliction, le tourment, la terreur et le bannissement à toute chose vivante. A cause de leur superbe, ils voudront s'élever vers le ciel, mais le poids excessif de leurs membres les retiendra en bas. Rien ne subsistera sur terre ou sous terre ou dans les eaux, qui ne soit poursuivi ou molesté ou détruit et ce qui est dans un pays sera emporté dans un autre ; et leurs propres corps déviendront la sépulture et le conduit de tous les corps vivants qu'ils ont tués. O Terre ! que tardes-tu à t'ouvrir et à les engouffrer dans les profondes crevasses de tes grandes abîmes et de tes cavernes, et ne plus montrer à la face des cieux un monstre aussi sauvage et implacable ? (Les Prophéties - L. de Vinci)
Des abeilles - Et à beaucoup d'autres, leurs provisions et leur nourriture seront ravies, et des insensés les jetteront cruellement à l'eau et les noieront. O Justice divine ! Pourquoi ne t'éveilles-tu pas pour voir tes créatures ainsi maltraitées ? (Les Prophéties - L. de Vinci)
Tous les animaux languissent, emplissant l'air de lamentations. Les forêts s'écroulent, on éventre les montagnes pour leur dérober les métaux qu'elles produisent. Mais puis-je rien décrire de pire que les actes des louangeurs exhalant vers le ciel des hymnes pour célébrer ceux qui, avec le plus grand zèle, ont attenté à leur pays et à la race humaine ? (Codice Atlantico 382 v.a - Léonard de Vinci)
L'usage de trancher les naseaux des chevaux mérite d'être tournée en dérision. Les imbéciles observent la coutume quasiment comme s'ils croyaient que la nature manquât du nécessaire et eût besoin d'être corrigé par les hommes.
La nature a fait dans le nez deux trous donc chacun à la moitié de la largeur du tuyau par où s'exhale le souffle des poumons ; même si ces trous n'existaient pas, la bouche aurait suffi à l'abondance du souffle.
Si tu me demandes pourquoi la nature a ainsi pourvu les animaux de naseaux, alors qu'il leur suffirait de respirer par la bouche, je te répondrai que les naseaux servent quand la bouche est occupé à mastiquer les aliments. (Codice Atlantico. 76r.a - Léonard de Vinci)
"Le lin est dédié à la mort et à la corruption humaine ; à la mort, par des lacs dont les mailles capturent les oiseaux, les bêtes et les poissons ; à la corruption, par les draps de lin dans lesquels sont ensevelis les morts qu'on enterre; car dans ces linceuls ils sont soumis à l'oeuvre de corruption.
De plus, le lin ne se détache pas de sa tige avant qu'il n'ai commencé à mollir et pourrir; il devrait former des guirlandes et ornements des processions funèbres"(Manuscrit de la Bibliothèque de l'Institut de France - L72v. L de Vinci)
Leur vie se passe au service de l'oppresseur
Des ânes qui reçoivent la bastonnade - Négligeante nature, pourquoi es-tu si partiale, - mème tendre et bénigne pour quelques-uns de tes enfants, marâtre cruelle et implacable pour d'autres ? Je vois tes fils livrés en esclavage sans profit aucun et au lieu d'une récompense pour les offices rendus, ils reçoivent en salaire les plus sévères châtiments, et toute leur vie se passe au service de l'oppresseur. (Les Prophéties - L. de Vinci)
Des ânes - Beaucoup de travaux n'auront d'autres salaire que la faim, la soif, la misère, la bastonnade et l'aiguillon. (Les Prophéties - L. de Vinci)
Des choses qu'on mange après les avoir tuées
L'homme et les animaux ne sont qu'un passage et un canal à aliments, une sépulture pour d'autres animaux, une auberge de morts, qui entretiennenr leur vie grâce à la mort d'autrui, une gaine de corruption. (Codice Atlantico 76v.a - L. de Vinci)
"Ne t'aperçois-tu pas que tu as vécu toute ta vie avec toi-même, et pourtant tu ne t'avises pas de ce que tu as de plus évident, à savoir ta folie ? (...) toujours courant après ce qui fuit devant eux, ils font cortège aux animaux inoffensifs qu'à la saison des grandes neiges la faim amène aux portes de tes maisons pour quémander une aumône comme à leur tuteur.
Si comme tu le prétends, tu es le roi des animaux (tu ferais mieux de t'intituler le roi des bêtes, étant la plus grande de toutes !), pourquoi ne leur viens-tu pas en aide, de façon qu'elles te donnent leurs petits, afin de satisfaire ton palais, pour l'amour duquel tu as cherché à faire de toi la sépulture de tous les animaux ? Je pourrais en dire long s'il m'était permis de proclamer toute la vérité.
Mais ne quittons point ce sujet sans mentionner une suprême forme de malignité qui n'existe guère parmi les animaux dont aucun ne dévore ses congénères - sauf par défaut de raison, car il en est d'insanes chez eux comme chez les humains, bien qu'en nombre plus restreint. Encore ceci n'arrive-t-il que chez les rapaces comme le lion, les léopards, panthères, lynx, chats et autres créatures similaires, qui parfois dévorent leurs petits. Mais toi, non seulement tu manges leurs petits, mais tu manges, père, mère, frères et amis; cela même ne te suffisant pas, tu fais des expéditions dans des îles lointaines et captures des hommes de différentes races et après les avoir ignominieusement mutilés, tu les engraisses et les ingurgites. La nature ne produit-elle pas assez de choses simples qui rassasient ? ou si tu ne t'en contentes point, ne peux-tu, en les mélangeant, obtenir une infinie variété de mets composés comme l'ont écrit Platine et d'autres auteurs qui ont traité de la gastronomie ?" (Quaderni d'Anatomia II 14r - L de Vinci)
Des choses qu'on mange après les avoir tuées - A celle qui les nourrissent ils infligeront une mort barbare dans les tortures. (Les Prophéties - L. de Vinci)
Des boeufs qu'on mange - Les maîtres des domaines mangeront leurs laboureurs. (Les Prophéties - L. de Vinci)
Des oeufs qui, une fois mangés ne peuvent produire de poulets - O qu'ils sont nombreux ceux qui jamais ne naîtront. (Les Prophéties - L. de Vinci)
Des poissons qu'on mange avec leur laitance - D'innombrables générations périront par la mort de ce qui est fécond. (Les Prophéties - L. de Vinci)
Des manches de couteau en corne de bête - Dans les cornes d'animaux on verra des fers acérés, qui ôteront la vie à beaucoup de leur espèce. (Les Prophéties - L. de Vinci)
Des moutons, vaches, chèvres et autres semblables - A d'innombrables parmi eux, on volera leurs petits, qui auront la gorge tranchée et seront dépecés de la façon la plus barbare. (Les Prophéties - L. de Vinci)
Des animaux dont on tire le fromage - Le lait sera retiré aux petits enfants. (Les Prophéties - L. de Vinci)