02 – La laborantine
> extrait
Je te retrouve petite sœur
Tu es toujours aussi dure au labeur
Merci tu tolères ma présence
Dans ce lieu clos pour cause d’expériences
Dis-moi que faites-vous au juste
Pourquoi ce chat harnaché
Est-ce pour soigner que vous cherchez
À percer ce petit crâne tendre
Tu mets en scène ce cauchemar
Je ne peux pas le croire
Tu es vraiment une femme de confiance
Ton boss est un méchant puits de science
Ouais ouais tu travailles d’arrache-pied
Tu tiens la liste des vies sacrifiées
Ta carrière elle tombe sous le sens
Je te vois t’acharner jusqu’à la transe
Tu n’entends même plus les autres voix
Ce sont des confrères dignes de foi
Ils inventent la science sans carnage
Si tu veux tu peux sortir
Du moyen-âge
Dis-moi
Je te revois bien en petite fille
Qui monte en cachette voir les nids
Tu les protèges des garçons
Qui ont déjà des jeux de cons
Hey toi
Saurais-tu encore rêver d’harmonie
Je sais que tu n’as rien choisi
De la conscience au déni
C’est pas le chemin d’une vie
C’est pas le chemin d’une vie
T’as pris un parcours
À rebrousse-poil
Vous êtes les membres de la section pro
Des pros de la section des membres
Les fers de science de la nation
Vous ne tolérez nulle discussion
Tu dis c’est le prix à payer
Je dirais celui que tu fais payer
Dans les entrailles des innocents
Lis-tu le futur dans le sang
Y’a plus personne dans la loco
Mais notre science mène grand train
Faut pas de chômage dans les labos
Vous n’aimez pas le doute qui étreint
Le sang coule à flot dans le puits de science
La science coule à pic dans le flot de sang
Descartes bien distribué
Des émotions pasteurisées
Félicitée par Claude et Bernard à la fois
Parfois le vertige te prend
Ton cerveau n'est pas ton cerveau
Il appartient à la raison publique
À l'ordonnateur central des justifications admises
C’était bien moi
J’avais sauvé ce tout petit chat
Il pouvait pas mériter ça
Maintenant je compte des souris
C’est pas le chemin d’une vie