08 – Le convoi
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Ce matin on nous a tous emmenés
Pourquoi sommes-nous séparés, mama
Entassés dans un cauchemar, la réalité
On sait bien ce qui nous attend là-bas
Et toujours des barreaux, des paysages
Chaque kilomètre nous éloigne, mama
Voilà donc bien la raison de notre naissance
Verra-t-on le bout du chemin de croix
J’entends ta voix tu sais j’entends
Mais je ne peux rien faire
Ici tout n’est qu’indifférence
C’est ta différence qui te condamne
Tu n’es qu’une marchandise oui
Gérée, ingérée, digérée
Vers un grand bâtiment on nous conduit
Maintenant je connais la peur, mama
Qui pourra bien nous entendre appeler
Pourquoi
J’entends ta voix tu sais j’entends
Mais je ne peux rien faire
La grande machine a le cœur blanc
Heureux les simples d’esprit tu parles
À satiété à pleines assiettées oui
L’homme est le maître, il décide, il va trancher
T’as qu’à y aller
T’as qu’à marcher
C’est tout tracé
Y’a plus qu’à y aller
C’est ainsi que les hommes vous aiment
Chers tendres et doux agneaux
Ils vous reçoivent en leurs demeures
Palais gustatifs et sanglants
Quant à vous qui engraissez à couvert
À votre banquet je ne viendrai pas
Non je n’ai pas le goût du sang
Des innocents
Permettez que je me désolidarise un instant
De vos sinistres besognes
Et de vos sombres desseins
Industriel, artisanal
Pas toujours bio mais très logique
Le meurtre suivra son planning
C’est ancestral
Pourquoi voulez-vous que ça change
Et ces convois qu’on ne voit même plus
Tant il en passe et en trépasse
Là où l’homme habite y’a son couteau
Tabaski veut d’la viande casher
Saigneur des agneaux d’un dieu hypothétique
Ou hostie sanglante du païen
Ceci est ton corps, cela est son sang
Faut qu’ça produise, faut qu’ça débite
Faut qu’ça crépite !