ROUSSEAU Jean-Jacques
Jean-Jacques Rousseau
(1712- 1778)
Écrivain et philosophe français
"Par opposition au droit positif, le droit naturel relève d'un domaine étranger à la réflexion en un double sens : point n'est besoin d'être doté de l'aptitude à argumenter subtilement ni d'être en mesure de faire valoir ses droits naturels pour se les voir reconnaître; point n'est besoin non plus d'un esprit raisonneur pour s'identifier à l'autre souffrant. Bien au contraire si l'on en croit Rousseau.
Selon une distinction qui établit clairement, c'est la conscience qui conduit à la compassion non la raison dont il fait l'instance de l'égoïsme : la conscience est du côté de l'immédiateté du sentiment et veut porter secours à celui que le danger menace; la raison calcule, remet à plus tard toute dépense inutile à ses propres intérêts, introduit par le concept la distance que seule la pitié sait annuler.
C'est pourquoi la pitié est plus vive chez l'homme naturel que chez l'homme social ; elle continue cependant, selon Rousseau, à se manifester dans l'état de société, restant le sol et le véritable moteur de "toutes les vertus sociales" telles que "la générosité, la clémence, l'humanité, la bienveillance et l'amitié."
(Animal, mon prochain - Florence Burgat P.33)
"Rousseau élabore une histoire de la raison pour répondre à la controverse et élargit la définition du droit naturel afin de repenser les rapports, non seulement des hommes entre eux, mais des hommes et des animaux. il échange la raison contre la sensibilité qui devient le nouveau centre : ce n'est pas le langage qui décide la participation au droit, mais la capacité à souffrir."
(Animal, mon prochain - Florence Burgat P.37)
"Si je suis obligé de ne faire aucun mal à mon semblable, c'est moins parce qu'il est un être raisonnable que parce qu'il est un être sensible ; qualité qui étant commune à la bête et à l'homme, doit au moins donner à l'un le droit de ne pas être maltraitée inutilement par l'autre."
(Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes - J.J Rousseau)
"Les grands mangeurs de viande sont en général cruels et féroces plus que les autres hommes."
(Emile ou de l'éducation - J.J Rousseau)
"Le chasse endurcit le coeur aussi bien que le corps ; elle accoutume au sang, à la cruauté."
(Emile ou de l'éducation - J.J Rousseau)